L’imitation est un processus qui apparaît très tôt chez les touts petits. Dès ses premiers mois, l’enfant commence à reproduire des gestes simples qu’il observe chez les personnes qui s’occupent de lui. Imiter est alors un premier stade de communication: tirer la langue, bouger ses mains, faire coucou, applaudir constituent, mois après mois, de véritablement prouesses qui n’en finiront jamais de susciter l’émerveillement des parents.
Après les gestes, vient l’apprentissage de la parole avec la reproduction des intonations puis la mémorisation et la prononciation de mots. Les mimiques verbales sont elles-aussi un pur produit d’imitation de la part du bébé.
Puis en grandissant l’imitation évolue. A partir de 18 mois, l’enfant sait communiquer et se mouvoir. Il est en capacité d’accéder aux choses matérielles qui l’entourent, il a déjà fait la découverte des placards et diverses étagères qu’ il a au moins vidés 100 fois. Il commence à mettre en oeuvre ce processus d’imitation mais cette fois à travers les jeux. Progressivement jusqu’à ses 2 ans, il va tenter d’imiter, indifféremment, maman ou papa qui sont ses premiers modèles ainsi que les adultes qui l’entoure, dans les gestes du quotidien mainte fois répétés: Il va commencer à “faire semblant”: semblant de faire boire une poupée , semblant de changer une peluche, de préparer un repas, de faire le ménage, de conduire, etc.
A cet âge, il est important de l’accompagner avec des jouets d’imitation qui vont le transporter dans différents univers : les outils de bricolage, la mallette du docteur, la cuisine et ses ustensiles , le garage à voiture, les poupées et leurs poussettes etc. Cet accompagnement doit idéalement se faire de manière non genrée afin de permettre à l’enfant d’explorer toutes les situations de jeux, de laisser son imagination phosphorer et de ne pas censurer ses envies.
Jouez le jeu! Prenez au sérieux les rôles qu’il vous donne, ceux qu’il endosse, et contribuez à la réalités des scènes qu’il propose. Ainsi l’enfant développe sa capacité de réflexion, sa motricité en manipulant des objets de petites tailles et va se trouver dans des situations d’apprentissage des rapports humains. Vous serez surpris par ses facultés à faire revivre des situations très précises qu’il a vécu en votre compagnie et qui ne vous ont pour autant pas autant marqué que lui.
Progressivement l’enfant intègre un peu plus de réalité dans les scènes qu’il produit. Il va rejouer ce qu’il perçoit chez lui ou à l’extérieur: le service d’un repas, la réalisation d’une recette de cuisine, l’utilisation d’un robot ménager, la nuance entre l’objet cassé et de celui réparé, et petit à petit cela permet de développer en lui la notion de la responsabilité, de la fragilité et sa compréhension des règles, des interdictions, des dangers mais aussi son sens de l’humour.
A terme, l’enfant, au travers de l’utilisation des jeux d’imitation, en imaginant des situations avec différents personnages va même pouvoir reproduire des tensions, des rapports de forces, intégrer des notions de politesse, d’autorité, de responsabilité (coupable ou victime) et proposer des solutions à des conflits par lui-même.
Ouvrir l’esprit, gagner en autonomie, comprendre le monde qui l’entoure, intégrer son entourage dans son univers de jeu et affirmer sa personnalité sont les bienfaits de ces jeux d’imitations .
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